Portrait : je suis la créativité

Mine de rien, je participe au développement de ce blog pour aider à trouver régulièrement de nouveaux sujets originaux ou à présenter de façon claire et attrayante des notions parfois austères.

Contrairement aux apparences, je suis un mot moderne. Je suis arrivée dans les dictionnaires dans les années 70, d’abord par l’anglais américain creativity. J’accompagne le brainstorming, où l’on se remue les méninges, généralement à plusieurs, pour trouver des idées nouvelles. J’existe pourtant depuis la nuit des temps. J’ai longtemps été un monopole, mais la création divine[1] n’a plus l’exclusivité…

On m’imagine souvent comme l’apanage des artistes. J’ai toute ma place dans les arts bien évidemment, des plus primitifs aux plus conceptuels. Cependant, il n’y a pas que les poètes, les romanciers, les peintres, les compositeurs, les sculpteurs, les cinéastes, les architectes à se montrer créatifs. Je concerne tout le monde, j’existe dans tous les domaines de la vie, depuis toujours. Je suis particulièrement bouillonnante chez les enfants. Affirmons que je suis une caractéristique de l’humanité.

Je suis partout

Je m’épanouis dans la recherche et dans l’innovation, pour aider à trouver une nouvelle formule thérapeutique, inventer de nouveaux objets aussi élaborés que des engins pour explorer l’espace ou aussi basiques qu’une paire de chaussures pour marcher. Je me niche aussi dans la vie de tous les jours, dans le souci du détail pour arranger un bouquet, emballer un cadeau, dresser la table du repas, préparer à dîner avec les restes du frigo… Je suis l’alliée des personnes douées pour le bricolage, capables de fabriquer ou réparer n’importe quoi avec des bouts de ficelle.

On imagine en général que je nais avec les pensées, dans le cerveau. La science distingue les capacités du cerveau droit de celles du cerveau gauche. Le second serait dédié à la logique tandis que je m’exprimerais avec le premier. Je n’aime pas tellement l’idée de rester enfermée à l’intérieur de la boîte crânienne. Je m’incarne aussi dans les tripes, je m’épanouis dans le cœur. Puis j’émerge à la conscience sous forme d’idées nouvelles.

Je ne suis pas un processus linéaire, avec un début, un déroulement et une fin. Je ne suis pas un raisonnement logique, une démonstration mathématique, un algorithme informatique. On ne me décrète pas, on ne me décide pas, on me laisse émerger. Il convient plutôt de cultiver les conditions favorables à mon épanouissement. Cela demande du travail, de l’entraînement. Je me renforce à l’usage : c’est en créant qu’on devient créatif !

Ma meilleure amie est l’intuition. Je m’entends bien aussi avec la sérendipité. Ce n’est ni complètement le hasard, ni une pomme qui ont permis à Isaac Newton de mettre le doigt sur la loi de la gravitation universelle. Bien avant cela, d’autres qu’Archimède avaient dû prendre un bain sans pour autant comprendre que des objets peuvent flotter grâce à la fameuse poussée.

Et soudain, la lumière !

On m’associe souvent à l’image de la lumière qui surgit dans l’obscurité ou des étoiles qui s’alignent et font apparaître un dessin. Je suis comme la mayonnaise qui prend, comme la réaction chimique à la seconde de son déclenchement. Je jaillis comme une source lorsque toutes les conditions sont réunies. Je suis le fruit de la surprise, pas du hasard. Je suis une évidence qui reste cachée, invisible jusqu’au moment où l’étincelle se produit.

Je hante les nuits des insomniaques. Je les emmène voyager dans des contrées imaginaires, à la frontière entre le sommeil et la veille. Je peuple leurs vagues rêveries d’idées noires, ou bien d’idées loufoques. Au retour de la lumière du jour, je balaie doucement les plus sombres et fais le tri parmi les fantaisistes, en les passant au filtre de la pensée consciente. C’est ainsi par exemple que pourront naître des billets de blog tels que celui-ci…

Marcher donne des idées

Je déteste le vide et l’immobilité. Le mouvement me stimule et m’inspire. J’apprécie en particulier le geste régulier de la marche. Pas à pas, les idées que je fais apparaître s’organisent. Elles trouvent une direction et une signification, ce sont les sens de la marche, en plus des sensations que cela génère. Ce n’est pas une surprise si nombre de philosophes ont de tout temps été et sont de grands marcheurs. Nietzsche affirmait « Seules les pensées que l’on a en marchant valent quelque chose. »

J’adore l’humour, le sens de la répartie, la petite blague rigolote ou le gros calembour, la remarque subtile qui dédramatise, les détournements audacieux des sujets les plus sérieux. La routine me déplaît. Cependant, m’inscrire dans un cadre, respecter des consignes, m’adapter à des contraintes m’aide à m’épanouir. 

Par-dessus tout, j’aime l’amour. Quoi de plus sincère, de plus émouvant, de plus authentique, bref de plus créatif, qu’une déclaration d’amour ? Quoi de plus beau que les mots échangés par des amoureux, que ce soit pour révéler leur flamme ou pour perpétuer leur relation ?

[1] Ou alors, c’est que le divin est partout 😉.

Crédit photo : Ameen Fahmy sur Unsplash

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